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Année 1708. Mémoires du marquis Armando de La Roya

Histoires des Colonies Françaises G Ripart. 1929 « Je me souviens de sa grande main noire et noueuse aux articulations déformées par l'effort. Une main décharnée, qui ne craignait pourtant ni la morsure des insectes ni les griffures du travail. Une main d'un cuir plus dur que l'ébène. Une main dont l'existence libre avait cessé le jour où elle était devenue un outil. Il me tendit un morceau de canne à sucre. Il faisait chaud en ce début d'après midi. Il faisait toujours chaud et moite. C'était l'heure de la liberté, l'heure où même les bourreaux se reposaient. Je saisis son offrande et ses dents écartées, blanches comme des os, illuminèrent son visage. Mon père ne voulait pas que je vienne seul. Il craignait ces hommes aux mains transformées en outils. Il craignait que le petit maitre ne paie pour les pêchés du grand. Je savais que quelque fois, on retrouvait des enfants noyés, quand on les retrouvait. Mais ces mains là étaient diff...

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